L’automne et la fin d’année 2024 ont été marqués par une augmentation significative des signalements de mortalité touchant les ruminants sauvages sur une large partie du territoire français. Chevreuils, cerfs, mouflons et chamois sont concernés, avec une proportion notable d’adultes. Cela constitue une nouveauté par rapport aux années précédentes. Nous avons constaté ce même phénomène dans notre département sur les populations de chevreuils.
Un état de santé préoccupant
Au niveau national, si certains animaux retrouvés semblaient en bon état corporel, la majorité souffrait d’une maigreur avancée. Pourtant, l’examen des carcasses révèle que leur système digestif fonctionne toujours, avec un contenu stomacal et intestinal normal. Aucune infection dominante n’a été identifiée à ce jour, bien que les animaux soient souvent polyparasités.
C’est globalement ce que nous avons constaté dans notre département avec 8 chevreuils analysés à l’automne 2024 dans le cadre du réseau SAGIR.
Un régime alimentaire modifié
L’analyse du contenu ruminal d’une dizaine de chevreuils issus de divers départements met en évidence un changement notable dans leur alimentation. On observe notamment :
- La consommation de plantes peu digérées et atypiques, absentes du régime alimentaire habituel.
- La présence de maïs germé, de prunus padus (diurétique) et de poacées (luzule, fétuque) en grande quantité.
- Des suspicions de moisissures, notamment sur les glands consommés.
Ces éléments suggèrent un stress alimentaire qui pousse les animaux à se reporter sur des ressources inhabituelles, souvent mal adaptées à leurs besoins nutritionnels.
Les causes possibles de cette mortalité
Plusieurs facteurs environnementaux pourraient expliquer cette situation :
🌿 Un changement du cortège floristique, rendant les ressources habituelles moins accessibles ou moins nutritives.
🌞 Des conditions climatiques extrêmes, modifiant la disponibilité des plantes consommées habituellement.
Le réseau SAGIR, en charge de la surveillance sanitaire de la faune sauvage, poursuit ses analyses pour exclure d’autres causes et affiner les hypothèses. Ce phénomène soulève également des questions plus larges sur l’adaptation des cervidés au changement climatique, notamment les ruptures de diapause chez le chevreuil et les cas d’intoxications végétales chez le cerf observés ces dernières années.
Les investigations se poursuivent et nous ne manquerons pas de vous tenir informés des évolutions.
Quelles conséquences dans la gestion de nos populations de chevreuils ?
Indépendamment de l’analyse des animaux trouvés morts, les mortalités de chevreuil ont été localement plus ou moins importantes en Vendée. Il convient aujourd’hui à chaque territoire concerné d’être prudent sur les prélèvements de fin de saison, plusieurs possibilités existent selon l’importance des mortalités (arrêter les prélèvements, éviter les prélèvements de chevrettes adultes…).
Chacun devra prendre ces responsabilités au moment d’effectuer sa demande de plan de chasse pour la prochaine saison.
💡 Vous avez observé des cas similaires sur votre territoire ?
📩 Signalez-les auprès du service technique.