
Le Putois d’Europe est un petit carnivore crépusculaire et nocturne, en partie semi-aquatique, qui figure parmi la famille des Mustélidés. Il tire son nom de l’odeur fétide que l’animal libère en cas de stresse.
Classe : Mammifères
Ordre : Carnivores
Famille : Mustélidés
Genre : Mustela
Espèce : Mustela putorius
DESCRIPTION
Comme la plupart des Mustélidés, le Putois d’Europe présente un corps allongé, une tête petite et plate, des pattes courtes et une queue de taille modeste. Bien plus grand et plus épais qu’une Hermine ou une Belette, mais juste un peu plus grand qu’un Vison d’Europe, un Putois mesure entre 40 et 60 cm de long, avec une queue de 12 à 15 cm, pour un poids variant généralement entre 0,4 et 1,6 kg. Le Dimorphisme sexuel est assez marqué : les mâles sont plus lourds que les femelles, et de même pour la taille.
Comme d’autres mammifères, le pelage du Putois d’Europe est constitué d’une couche supérieure appelée jarre et d’une couche inférieure de poils moins longs qui forme la bourre. Le pelage de jarre est de couleur beaucoup plus sombre que la bourre jaunâtre. Les flancs sont plus pâles, car la bourre blanc-jaunâtre y est visible. Comme la queue, très foncée, le ventre et les pattes sont presque noirs. La mue bisannuelle se produit au printemps et en automne. La bourre, épaisse et longue en hiver, éclaircit la teinte générale du pelage, tandis que le Putois paraît plus sombre en été.
Le Putois d’Europe se reconnait grâce à son masque noir caractéristique contrastant avec le museau, les sourcils et l’extrémité des oreilles qui sont de couleur blanche. Néanmoins, il existe de grandes variations individuelles dans la couleur du pelage et notamment chez les jeunes individus qui sont généralement plus sombres.
RÉGIME ALIMENTAIRE
Ce mustélidé est un carnivore généraliste et opportuniste qui se nourrit de petits rongeurs (mulots, campagnols), d’amphibiens et parfois de poissons et de fruits. Leur corps cylindrique reste parfaitement adapté à l’exploration de terriers et tunnels où se cachent leurs proies comme le Lapin de garenne qui en fonction des territoires, reste sa proie principale.
Son régime alimentaire est variable et fonction des habitats fréquentés, de la saisonnalité, de la diversité, de la disponibilité et de l’accessibilité des ressources alimentaires.

REPRODUCTION
Actif toute l’année, le Putois d’Europe diminue son activité en automne et en hiver. Le rut a généralement lieu entre mars et avril. Après une gestation d’environ 40 jours, la femelle met bas une portée de 3 à 7 petits. Le nid, composé d’amas d’herbes sèches, de plumes et de poils, est dissimulé dans une cavité d’arbre ou de mur, sous des fagots ou parfois dans un terrier abandonné. Élevés par la mère, les petits s’émancipent à l’âge de trois mois, et se dispersent en août-septembre. La maturité sexuelle de l’espèce est atteinte entre 10 mois et 1 an. Son espérance de vie est d’environ 4 à 5 ans.
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
Le Putois présente une large distribution à travers l’Europe de l’Ouest jusqu’aux montagnes de l’Oural, s’étendant depuis le nord du Maroc jusqu’au sud de la Scandinavie. Il est absent de l’Irlande, du nord de la Scandinavie, et n’est présent en Grèce que marginalement, au nord. Au nord-ouest de la Russie, le Putois d’Europe est remplacé par le Putois d’Eversmann ou Putois des steppes, bien qu’il y ait dans cette région une superposition de leurs aires de présence où des hybrides sont observés.
La répartition connue historiquement du Putois en France concerne l’ensemble du territoire continental à l’exception d’une extrémité sud-est. L’espèce est absente de Corse et des îles méditerranéennes. La carte ci-contre présente la répartition actuelle du Putois d’Europe sur la base de données d’occurrence répertoriées sur le portail de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN) du Muséum national d’Histoire naturelle sur la période 2000-2021.


ÉCOLOGIE ET HABITAT
Le Putois n’est pas lié à un type d’habitat en particulier, c’est une espèce ubiquiste. Il semble être capable de s’adapter aux milieux les plus diversifiés de plaine, et se rencontre dans les forêts, bocages, friches, marais, zones agricoles, mais généralement à proximité de l’eau. Néanmoins, son milieu de vie optimal présente une alternance de boisements et de zones humides. Un paysage diversifié avec une mosaïque de milieux, avec des proies abondantes et un couvert végétal important, lui sera particulièrement favorable.
Les haies fournissent un abri et des proies, et servent aussi de corridors de déplacement. La préservation du bocage, très favorable au Putois, pourrait également bénéficier à un large cortège d’espèces associées à ce milieu.
Le Putois est un animal principalement nocturne, solitaire et territorial, bien qu’il existe une tolérance entre les individus, en particulier envers ceux de sexe opposé. Le domaine vital des mâles est plus grand que celui des femelles, et est fortement lié à la disponibilité en proies. La densité de population est particulièrement faible chez cette espèce : elle dépasse rarement cinq à dix individus pour dix km², même dans un habitat optimal, d’où sa fragilité.


