Le faisan commun fut importé d’Asie par les Grecs puis les Romains.
CLASSE : Aves
ORDRE : Galliformes
FAMILLE : Phasianidés
GENRE : Phasianus
ESPÈCE : Colchicus
L’HISTOIRE DU FAISAN COMMUN
Le faisan, ou plus exactement ; les faisans, sont originaires d’Asie et particulièrement de Chine et des pays l’environnant. Nous connaissons cet oiseau en Europe depuis près de vingt-cinq siècles où il fût importé par les Grecs puis les Romains, principalement pour ces qualités ornementales. Il fut également introduit en Australie et en Amérique du Nord. Depuis, une classification difficile est décrite par les scientifiques pour ce gallinacé aux nombreuses espèces et sous-espèces. Ainsi, le genre « syrmaticus » a été isolé permettant de regrouper les faisans à « longue queue » tel que le faisan vénéré (syrmaticus reevesii). Le faisan commun est aujourd’hui une déclinaison de nombreuses sous-espèces telles que le faisan de Colchide, à collier chinois, de Kirghizes (Mongolie)…
Le faisan obscur résulte d’une mutation de plumage (mélanisme) d’un faisan commun (phasianus colchicus) et non, comme on a pu le croire par le passé, d’une hybridation avec le faisan versicolore. Ce dernier étant décrit comme une espèce bien à part originaire du Japon.
En France, essentiellement présent en élevage pendant des siècles, le faisan s’est progressivement développé à l’état sauvage. Jusqu’à la fin du dix-huitième siècle, sa présence en grand nombre faisait d’ailleurs le bonheur des seigneurs au cours de leurs parties de chasse. Après la Révolution française et la démocratisation de la chasse, ses populations ont significativement diminué à travers l’hexagone même si localement des effectifs importants se sont maintenus longtemps. Depuis une trentaine d’années, une certaine « reconquête » est globalement observée dans plusieurs régions françaises.
DESCRIPTION
Le faisan commun est une espèce sédentaire dont le mâle est appelé « coq » et la femelle « poule ». Selon le sexe, la hauteur varie entre 50 et 40 cm et le poids est en moyenne de 1300 à 1500 g chez le coq. Chez la poule il varie entre 900 et 1100 g. Cet oiseau de taille moyenne possède un corps arrondi et fuselé, au cou souvent dressé et avec une tête ronde et un gros bec crochu. Chez le coq, la queue est assez prononcée et mesure de 42 à 54 cm. Pour la poule, celle-ci est rarement supérieure à 30 cm. Le plumage du coq est particulièrement coloré, aux innombrables nuances selon les sous-espèces. Lorsqu’il porte un collier blanc, celui-ci est plus ou moins large et prononcé.
Au printemps, ses joues sont d’un rouge éclatant et ses aigrettes se dressent sur sa tête. Ses pattes sont ornées d’un ergot et possèdent trois doigts en avant et une griffe en arrière. Le coq se caractérise par ses cris, chants et vocalises qu’il émet avec des intensités et des syllabes différentes selon les périodes de l’année. Le chant émit à son envol en automne est alors bien différent de son cri caractéristique poussé au printemps pour marquer son territoire.
La poule est beaucoup plus discrète et possède un plumage à dominance de brun et de beige plus ou moins foncé. Le jeune est appelé « faisandeau » jusqu’à l’âge de deux mois environ, puis jeune faisan tant que le plumage adulte ne sera pas complètement présent. Après l’âge de 4 mois, le faisan présente de meilleures qualités de vol et sa vitesse peut atteindre 70 km/h sur une distance de près d’un kilomètre. La vue et l’ouïe sont bien développées et lui permettent de détecter le danger d’assez loin. Il possède une très bonne course pour se dérober sur de longues distances et parallèlement ; un très bon mimétisme pour se dissimuler dans le milieu naturel en utilisant la stratégie de « l’immobilisme ».
RÉGIME ALIMENTAIRE
Le faisan commun trouve à travers la diversité des milieux fréquentés, une alimentation constituée de végétaux, en particulier de graines et de baies, mais aussi des insectes, des vers et des mollusques. Les faisandeaux se nourrissent principalement d’invertébrés durant les premières semaines, puis diversifient leur alimentation par des végétaux au fur et à mesure de leur croissance. Les faisans à la recherche de nourriture utilisent par ailleurs leurs pattes pour gratter le sol.
Pour satisfaire ses besoins en eau, le faisan utilise la rosée du matin, les eaux de surfaces telles que les flaques et les mares, mais consomme aussi des végétaux verts riches en eau. Contrairement aux idées reçues, on trouve aujourd’hui de belles populations de faisan en France dans des secteurs dans lesquels les rivières, les mares, étangs et marais sont absents du paysage. Sa présence dans des milieux « humides » est souvent associée à la végétation qui s’y développe (roselières, saulaies, peupleraies…).
REPRODUCTION
À la fin de l’hiver, des groupes reproducteurs se constituent et les coqs commencent réellement à s’intéresser aux poules par quelques « becquetages ». Les semaines suivantes, les poules vont commencer à stimuler les coqs dont l’agressivité envers leurs concurrents « mâles » va progressivement s’accroitre. C’est en avril que les coqs vont manifester leur territorialité au maximum en poussant un cri en deux syllabes audibles à près de 400 mètres de distance. Le matin et le soir de préférence, le coq se positionne dressé sur ses pattes, la tête légèrement en arrière et effectue un rapide battement d’ailes simultanément qu’il pousse une puissante vocalise « kooo-kok ». Cette période donne lieu à des combats entre coqs parfois spectaculaires. À partir de la seconde quinzaine de mars et plus généralement en avril, la poule va commencer sa ponte de 10 à 15 œufs à même le sol dans un couvert susceptible de la camoufler.
Ces milieux pourront occasionnellement être très différents et même surprenants (dans un jardin à proximité d’une habitation par exemple). Toutefois, les céréales d’hiver, les herbages, les friches, les ronciers, les sous-bois, les bords de chemins seront les milieux les plus utilisés. Après une incubation réalisée exclusivement par la poule durant 23 à 25 jours, l’éclosion des faisandeaux aura lieu de mai à juin. Lorsque la première ponte est détruite pour diverses raisons, la poule réalise une seconde voire une troisième ponte de remplacement, appelée également « recoquetage ». Cela donne lieu à des naissances tardives, de temps en temps jusqu’en août. Les poussins sont nidifuges et suivent la poule qui d’instinct guide sa progéniture à la recherche de nourriture.
ÉCOLOGIE ET HABITAT
Le faisan commun utilise des milieux très diversifiés tout au long de l’année et même sur une seule journée. En effet, passant la nuit perché dans un bosquet, il peut rejoindre la plaine ouverte dans la journée, puis fréquenter une friche, une lande où un marais le reste du temps. Les zones cultivées sont utilisées majoritairement au printemps et en été et le faisan apprécie la présence de cultures variées et diversifiées. Les céréales d’hiver, blé et orge principalement, mais aussi les herbages, les délaissés enherbés et les friches sont des milieux que la poule utilisera pour y installer son nid et pondre ses œufs. La présence de haies buissonnantes bordées par une bande enherbée est généralement appréciée. L’agriculture de conservation des sols visant entre autres à laisser un couvert végétal même en hiver, offre à cette espèce de meilleures capacités d’accueil.
C’est en hiver également que l’on rencontre fréquemment le faisan au bois et dans les bosquets. Les boisements de 1 à 5 ha semblent assez bien convenir à cet oiseau appréciant les lisières et par-dessus tout, la lumière. En effet, des boisements aux strates différentes associant une coupe à blanc, un taillis, une plantation, une futaie, des ronces, des épineux et entrecoupés de layons et d’allées de 10 à 15 mètres de large fond habituellement le bonheur des faisans. La présence de résineux peut aussi convenir au gallinacé et notamment au cours des 10 à 15 premières années suivant une plantation. Au-delà de 50 hectares, un boisement devient généralement moins attractif hormis si de larges allées de 20 à 30 mètres quadrillent le milieu.