Bien connu de tous, le cerf élaphe est un grand cervidé des forêts tempérées d’Eurasie.
CLASSE : Mamifère
ORDRE : Artiodactyle
FAMILLE : Cervidé
NOM LATIN : Cervus Elaphus
DESCRIPTION
Facilement reconnaissable par ses bois, le cerf adulte mâle pèse entre 120 et 250 kg pour une hauteur au garrot variant entre 130 et 150 cm. La femelle adulte ou biche pèse entre 70 et 100 kg pour une hauteur au garrot de 110 à 130 cm. Le faon correspond au jeune de moins de six mois et se repère aisément par les taches blanches sur son flanc. On appelle ensuite hère un jeune mâle âgé de six mois à un an, daguet un jeune mâle âgé de un à deux ans et portant ses premiers bois, et bichette une jeune femelle âgée de moins de deux ans.
Le cerf élaphe fait partie des ongulés sauvages de plaine, qui regroupent en France le chevreuil Capreolus capreolus, le sanglier Sus scrofa, le cerf Sika Cervus nippon et le daim Dama dama.
RÉGIME ALIMENTAIRE
Espèce herbivore, le cerf élaphe présente un régime alimentaire diversifié, composé à la fois de végétaux non ligneux (herbacées et graminées) et de végétaux ligneux et semi-ligneux (feuillus tels que le chêne Quercus sp., résineux tels que le sapin Abies alba et semi-ligneux tels que la ronce Rubus fructicosus, le framboisier Rubus ideaus, etc.). En effet, la taille importante de son système digestif lui permet de digérer des aliments fortement cellulosiques et riches en fibres, comme les graminées et herbacées. Des variations saisonnières existent dans l’alimentation du cerf : en saison estivale et printanière, son régime alimentaire est principalement basé sur les graminées et herbacées tandis qu’en saison hivernale, les feuillus, résineux et ronciers sont davantage consommés.
Comme la plupart des ruminants, le cerf présente de nombreuses phases d’alimentation, diurnes et nocturnes, entrecoupées de phase de repos et de rumination. Ses besoins énergétiques culminent entre avril et septembre pour les mâles, période de constitution des réserves pour l’hiver, de refait (repousse des bois) et de rut. Chez les femelles, les besoins énergétiques sont culminants au printemps et en été, à la fin de la gestation et pendant la période de lactation.
REPRODUCTION
Le cerf élaphe présente une organisation sociale, qui diffère selon la période de l’année, le sexe et l’âge des individus. Les femelles vivent en hardes matriarcales, formées de biches et de leur faon, de bichettes et de jeunes cerfs. Les mâles de plus de deux ans se regroupent en petits groupes au printemps, avant de se disloquer à l’approche du rut. La saison du rut s’étend de septembre à octobre et les cerfs mâles rejoignent alors les femelles. Il s’agit de la période du brame, bien connue et recherchée pour son côté spectaculaire. Les mâles adultes poussent un cri rauque puissant pour intimider les potentiels concurrents qui s’aventureraient sur leur territoire. En Vendée, la saison du rut est assez précoce et débute dès les premiers jours de septembre pour se terminer à la fin du mois. Il est rappelé qu’il s’agit de la période de reproduction de l’espèce et qu’il est donc important de préserver la quiétude des animaux (utilisation de sources lumineuses interdite) et de respecter les propriétés privées.
La gestation chez la biche dure environ huit mois et la mise bas a lieu au mois de mai-juin. Une biche met bas un seul faon par an. Le pelage du faon est caractéristique, gris-beige tacheté de blanc, mais deviendra vite brun-rouge comme le pelage des adultes en été. La dispersion des jeunes débute à partir de leur deuxième année et ces derniers adoptent alors un comportement erratique pouvant durer deux à trois ans avant de définir leur propre territoire.
ÉCOLOGIE ET HABITAT
Souvent inféodé aux milieux forestiers, le cerf est aussi une espèce de milieux ouverts et semi-ouverts, affectionnant les massifs forestiers entrecoupés de zones de bois clairs, de parcelles ouvertes, de trouées et clairières. Il est ainsi présent dans les massifs forestiers et plaines de basse altitude et colonise de plus en plus les milieux montagnards. Il utilise un domaine vital variant selon le sexe des individus et la saison. Les biches occupent un domaine vital d’une centaine d’hectares avec des zones de protection diurnes (peuplements forestiers par exemple) et des zones plus ouvertes d’alimentation nocturnes. Les mâles ont un domaine vital beaucoup plus vaste, d’une superficie pouvant aller jusqu’à quelques milliers d’hectares. Il est distingué la zone de rut (mi-août à novembre) et la zone de repousse des bois (février à juillet). Chaque année le cerf perd ses bois entre février et avril et de nouveaux bois repoussent avec une enveloppe de protection appelée velours, dont il se débarrasse en frottant ses bois contre des arbres : il s’agit du comportement appelé frottis, qui peut occasionner des dégâts sur les jeunes arbres.
ÉVOLUTION, TENDANCES ET STATUT DE CONSERVATION
La principale menace pesant sur le cerf élaphe est la fragmentation des habitats, qui limite les déplacements des animaux et réduit les échanges génétiques.
Quant aux impacts de l’espèce, il s’agit principalement de la pression d’herbivorie exercée par les animaux. Dans certains cas, cela peut conduire à un appauvrissement du sol et à des potentiels dégâts sur les peuplements forestiers et cultures agricoles. En effet, en milieu forestier, le cerf élaphe consomme des espèces végétales ligneuses, dont les essences de production forestière, dites essences objectives (chêne et sapin notamment). Il s’agit d’un comportement alimentaire appelé abroutissement et qui correspond à toute consommation de matériel végétal par les animaux (feuille, aiguille, bourgeon, rameau, branche). Lorsque la pression d’abroutissement est trop importante, des difficultés de régénération peuvent apparaître et compromettre l’ensemble du renouvellement forestier. L’abroutissement est d’ailleurs considéré comme la troisième menace pesant sur les peuplements forestiers, après les insectes et les tempêtes. D’autres comportements du cerf peuvent également affecter certains stades de peuplement forestier : l’écorçage (consommation d’écorce) et le frottis (comportement des cervidés, qui frottent leur bois sur des jeunes tiges d’arbres en période de frayure – période de chute du velours, enveloppe protectrice des bois – ou en période de rut).