La bécassine des marais est un limicole de taille moyenne.
CLASSE : Aves
ORDRE : Charadriiformes
FAMILLE : Scolopacidae
GENRE : Gallinago
ESPÈCE : Gallinago gallinago
DESCRIPTION DE LA BÉCASSINE DES MARAIS
La bécassine des marais est un limicole de taille moyenne que l’on retrouve principalement en zones humides. Elle a une envergure de 40 à 50 cm pour un poids avoisinant les 100 g.
Les parties supérieures de son plumage comportent des teintes brunes associées à des rayures claires assurant l’homochromie. La queue est de couleur fauve, finement barrée de noir. Les ailes sont longues et pointues. La tête présente des rayures nettes. Une rayure foncée passe sur les yeux, encadrée de deux rayures chamois clair. La calotte présente aussi de nettes rayures foncées et claires. Le menton est blanc. Le long bec est droit et fin. Les yeux sont noirs. Les pattes sont courtes et les doigts sont jaune-verdâtre. Sa discrétion la rend difficile à observer. Surprise, elle se « motte » dans la végétation ou s’envole en zigzags, lançant alors quelques cris rappelant des baisers.
L’absence de dimorphisme sexuel marqué rend la distinction des sexes impossible pour les néophytes. Seul un regard attentif et une mesure précise des rectrices (plumes de la queue) permettent la distinction sexuelle.
RÉGIME ALIMENTAIRE
Grâce à son long bec (environ 70 mm), la Bécassine des marais sonde les sols mous pour détecter et picorer ses proies. Son régime alimentaire se compose de proies animales invertébrées telles que des vers, larves et petits mollusques, crustacés et insectes. La Bécassine des marais peut également consommer des graines de plantes aquatiques.
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
Espèce de distribution holarctique, la Bécassine des marais (sous-espèce nominale) est un oiseau migrateur. Elle niche dans la partie eurasienne du Paléarctique occidental et hiverne jusqu’en Afrique, au nord de la République démocratique du Congo et à l’ouest de la Tanzanie. La Russie européenne accueille la grande majorité des nicheurs. La distribution de la sous-espèce nominale se scinde en deux populations principales, l’une nichant en Europe et hivernant essentiellement dans le sud et l’ouest de l’Europe et jusqu’en Afrique de l’Ouest ; l’autre nichant en Sibérie occidentale et hivernant dans le sud-ouest asiatique et en Afrique orientale. Une sous-espèce (Gallinago g. faeroeensis) se reproduit en Islande et dans les îles environnantes ; elle constitue une troisième population paléarctique qui hiverne essentiellement en Irlande et en Écosse.
En France, les quelques couples reproducteurs (moins d’une centaine) se répartissent de façon hétérogène au nord d’une ligne Gironde – Cantal – Jura. Entre 1995 et 1996, le Doubs, la Vendée, la Loire-Atlantique, le Cantal et la Haute-Saône concentraient l’essentiel de la population nicheuse, mais cette dernière n’a cessé de chuter.
En hivernage (début décembre à la mi-février), les individus se répartissent dans les habitats favorables sur l’ensemble du territoire, en fonction de la pluviométrie et principalement dans les marais arrière-littoraux des côtes de la Manche, sur la façade Atlantique, en Camargue et dans certaines vallées ou tourbières de l’intérieur. Présente dans presque tous les pays de l’hémisphère nord, la majorité de la population européenne se reproduit en Grande-Bretagne, dans les pays scandinaves et d’Europe centrale et majoritairement en Russie européenne.
ÉCOLOGIE ET HABITAT
La Bécassine des marais fréquente les zones humides dulçaquicoles (eau douce) mais également les milieux saumâtres quand ils sont riches en proies alimentaires et aussi en cas de gel. En période de reproduction, elle affectionne généralement les bordures de grands marais à carex, sphaignes, petits bouleaux, saules, bords de mares, ainsi que les grandes tourbières. En période internuptiale, on la trouve dans les prairies humides, les landes marécageuses, les bords de mares et d’étangs colonisés par les grands hélophytes où elle apprécie particulièrement les places pâturées par le bétail. Elle affectionne aussi tous types de terrains boueux faiblement inondés : fonds d’estuaires, étangs, rizières en assec, cultures gorgées d’eau, stations de lagunage.
Sa niche écologique réunit quatre caractéristiques importantes :
- un substrat de composition organique (terre, tourbe) ou plus minéral (vase compacte),
- un sol saturé en eau jusqu’à un sol inondé dont la hauteur du niveau ne peut excéder 40 mm,
- une végétation herbacée assez courte ne dépassant pas 200 mm,
- aux grandes étendues rases, elle privilégiera l’effet mosaïque.
TENDANCE ET MENACES
Le statut de conservation de la Bécassine des marais est considéré en préoccupation mineure en Europe. Il est cependant considéré comme défavorable par Birdlife International en raison d’un déclin modéré récent de sa population. La cause essentielle est la destruction d’habitats favorables tant sur les zones de haltes migratoires que sur les zones de reproduction et d’hivernage. À la fin du XXe siècle, certaines estimations évaluaient la population de Bécassine des marais entre 20 et 30 millions d’individus. Depuis, cette population a été réévaluée à un peu plus de 10 millions d’individus dans les années 2000. Les totaux nationaux avancés plus récemment suggèrent des effectifs compris entre 1 860 000 et 7 000 000 d’individus.
Les menaces identifiées sur l’espèce sont celles relatives aux habitats : les aménagements hydro-agricoles ou autres, aboutissant au drainage, à l’assèchement des milieux marécageux, la déprise agropastorale, localement, les plantations de peupliers en zones humides, les pollutions liées à l’épandage des boues, l’utilisation de produits chimiques et la pollution par les hydrocarbures sur l’aire de reproduction.
L’impact de la chasse n’est pas complètement évalué, mais il se peut qu’il soit négatif sur la dynamique de population.