La barge à queue noire compte trois sous-espèces. Deux seulement concernent la France.
CLASSE : Aves
ORDRE : charadriiformes
FAMILLE : scolopacidés
GENRE : Limosa
ESPÈCE : limosa
SOUS-ESPÈCE
- Limosa limosa limosa
- Limosa limosa islandica
- Limosa limosa melanuroides
DESCRIPTION DE LA BARGE A QUEUE NOIRE
La barge à queue noire pèse entre 250 et 600 g pour une taille d’environ 40 cm. Son envergure varie entre 70 à 80 cm. Elle peut vivre pendant environ 15 ans. Son plumage tend vers le brun/roux foncé lors de la reproduction, tandis que les individus hivernants ont une teinte plutôt orientée vers le brun/gris.
Le mâle est plus petit que la femelle, avec un bec légèrement plus court. Néanmoins, il peut être hasardeux de différencier les mâles des femelles lorsqu’ils sont en groupe.
Il est plus aisé de distinguer la Barge à queue noire en vol à l’aide de ses barres alaires blanches, notamment pour la différencier de la Barge rousse.
ALIMENTATION
Pour s’alimenter, la Barge à queue noire sonde le sol humide ou les terrains vaseux tout en marchant. Elle chasse également à vue les insectes à la surface du sol. Elle s’alimente de jour comme de nuit, souvent en eau peu profonde.
Pendant la période de reproduction, la Barge à queue noire se nourrit d’invertébrés (lombrics, vers…) mais aussi de mollusques, de petits crustacés ou encore d’arachnides.
En hiver, elle peut être opportuniste et se nourrir de divers végétaux, comme les racines de zostères.
REPRODUCTION
L’installation se fait le plus souvent en colonies lâches, chaque couple défendant un territoire en périphérie du nid. Sur les sites de reproduction, les Barges à queue noire sont susceptibles de cohabiter avec de nombreux limicoles (Vanneau huppé, Chevalier gambette, Courlis cendré…).
Comportant le plus souvent quatre œufs, la ponte est déposée au sol entre avril et mai. Une cuvette remplie d’herbe sèche fait office de nid. L’incubation, partagée par les deux partenaires, dure environ 22 à 24 jours. Ils participent également activement et avec vigilance à l’élevage des poussins nidifuges.
30 à 35 jours après l’éclosion, ces derniers sont aptes à voler. Les Barges à queue noire deviennent matures à partir de l’âge de deux ans.
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
La Barge à queue noire compte trois sous-espèces, dont deux seulement concernent la France :
- L. l. islandica, qui se reproduit en Islande, dans les Îles Féroé et aux Shetland. Elle hiverne principalement en Irlande, en Grande-Bretagne, en France, en Espagne et au Portugal.
- L. l. limosa, qui se reproduit des Îles Britanniques jusqu’à l’ouest de la Sibérie. Elle hiverne principalement en Afrique subsaharienne et dans le sud de l’Europe. Les oiseaux les plus orientaux hivernent au sud de la mer Caspienne, dans le Golfe persique et à l’ouest de l’Inde.
Difficilement différentiables, en France, on les distingue surtout selon leur période de présence dans le pays : période hivernale pour L. l. islandica (même si les plus précoces reviennent d’Islande dès le mois de juillet) et période estivale pour L. l. limosa. Celles-ci peuvent en plus être amenées à se croiser en intersaisons et des confusions sont donc possibles. La Barge à queue noire est à ne pas confondre également avec sa cousine, la Barge rousse, plus petite et plus rousse au printemps !
La France accueille donc deux sous-espèces dans des secteurs et pour des enjeux différents pour chacune d’elles :
- L. l. limosa, dite continentale, exploite autant pour sa reproduction que pour ses haltes migratoires, des sites dont la gestion est organisée autour du maintien et de la conservation des zones humides (exploitation agricole extensive, notamment par le pâturage, conservation de l’eau…). Elle utilise préférentiellement les prairies humides pâturées extensivement ou fauchées, ou plus rarement les bordures d’étang enherbées.
- En 2019, la France comptait 134 à 167 couples* de L. l. limosa, dont la majorité se situait dans la partie vendéenne du Marais breton, et dans une moindre mesure dans le Marais poitevin et en Brière.
- L. l. islandica, dite islandaise, pour hiverner, privilégie les milieux littoraux et notamment les vasières découvertes par la mer. Elle utilise également de plus en plus couramment des marais rétrolittoraux et particulièrement des sites disposant d’un statut de protection (réserves naturelles ou réserves de chasse maritime).
Près d’un tiers de ses effectifs sont ainsi accueillis sur le littoral français, le premier site restant le complexe de la Baie de l’Aiguillon et de la Pointe d’Arçay.
*données du réseaux ENRM (Espèces Nicheuses Rares et Menacées).