Le Vison d’Europe est le mammifère le plus menacé de France et le petit carnivore le plus menacé d’Europe. Ses populations ont régressé de plus de 90 % au cours du XXᵉ siècle.
CLASSE : Mammifères
ORDRE : Carnivores
FAMILLE : Mustélidés
GENRE : Mustela
ESPÈCE : lutreola
DESCRIPTION DU VISON D’EUROPE
Le Vison d’Europe est un mammifère de petite taille, les mâles sont en général plus grands et plus gros que les femelles (mâles : 500 g à 1,5 kg – 45 à 60 cm, femelles : 300 g à 670 g – 42 à 51 cm). Il a un corps mince et allongé, un cou peu différencié, un museau court et large, et des membres relativement courts. Les oreilles sont petites et rondes, ne dépassant que faiblement de la fourrure. Le pelage est de couleur brun foncé avec les pattes et la queue plus sombres. Le poil de bourre est brun-gris, ce qui le distingue du Putois d’Europe qui a le poil de bourre jaunâtre.
Grâce à son pelage dense, il limite les pertes thermiques lorsqu’il va dans l’eau. Le Vison d’Europe a une tache blanche sur le museau, courant sur les lèvres inférieure et supérieure où elle est régulière et ne dépasse pas le haut du nez. Sur la lèvre inférieure, la tâche est de forme variable et dépasse rarement la commissure des lèvres.
Le Vison d’Europe peut être confondus avec deux autres espèces proches que sont le Vison d’Amérique et le Putois d’Europe.
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
Autrefois largement répandu en Europe, sa répartition mondiale est désormais limitée à quelques populations isolées en Europe orientale (Russie, Ukraine, Roumanie et Estonie) et à deux populations occidentales situées au nord de l’Espagne et dans le Sud-Ouest de la France. En France, depuis le début du XXᵉ siècle, les populations françaises ont régressé de manière considérable. Dans les années 1950, elles n’étaient plus présentes que sur la façade atlantique, le Cher et le Loir-et-Cher. À la fin des années 80, elles n’étaient présentes que sur un peu plus d’un dixième du territoire national pour finalement n’être observées que sur sept départements (Aquitaine et Charentes) à la fin des années 90. Ainsi, en seulement 20 ans, l’espèce a perdu la moitié de son aire de répartition.
Actuellement en France, la population du vison d’Europe est estimée à moins de 250 individus.
ÉCOLOGIE ET HABITAT
Inféodé aux zones humides, le Vison d’Europe fréquente en particulier rivières, fleuves, ruisseaux, étangs, canaux ou marais, mais également les boisements inondables et les prairies humides en milieu agricole, à condition que la végétation soit dense. Le Vison d’Europe installe son gîte dans des habitats partiellement ou totalement inondés, situés à quelques mètres de l’eau. Ils sont principalement installés à même le sol, à l’abri d’une végétation dense. Les cavités situées entre les racines des arbres semblent plus utilisées en hiver.
Il utilise de vastes territoires, mais ne s’éloigne que rarement des cours d’eau. Sa période d’activité se déroule majoritairement la nuit ou au crépuscule. Pour sa survie, le Vison d’Europe a besoin de milieux riches en ressources alimentaires et d’habitats denses pour le refuge et l’élevage des jeunes, en toute quiétude. Ce mustélidé est un carnivore généraliste et opportuniste qui se nourrit d’amphibiens, d’oiseaux, de micromammifères et de poissons. Son régime alimentaire est variable et fonction des habitats fréquentés, de la saisonnalité, de la diversité, de la disponibilité et de l’accessibilité des ressources alimentaires.
STATUT DU VISON D’EUROPE
Le vison d’Europe est une espèce protégée à tous les niveaux : national, européen et international. Il est classé « en danger d’extinction » sur les listes rouges françaises, européennes et mondiales de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Il s’agit du dernier stade avant de le déclarer comme éteint en nature.
SUIVIS PAR LA FÉDÉRATION DÉPARTEMENTALE DES CHASSEURS DE LA VENDÉE
Depuis 2018, la FDC85 participe à la mise en œuvre du Plan National d’Actions (PNA) en faveur du Vison d’Europe. L’état actuel des connaissances montre une progression du Vison d’Amérique depuis la Bretagne vers la Loire-Atlantique et vers la Vendée.
Pour prévenir ce rapprochement des deux espèces, un plan de surveillance et de lutte a été défini dans le cadre du PNA, afin de stopper la progression de l’espèce. Il vise notamment à bloquer la colonisation du Vison d’Amérique vers les derniers secteurs connus de présence certaine du Vison d’Europe en France (Gironde, Charente, Charente-Maritime). Cette opération est basée sur la mise en place d’un réseau de radeaux à empreintes pour détecter la présence de Vison d’Amérique, avec mise en œuvre d’opérations de piégeage ciblées en cas de détection. Ainsi, les radeaux installés sur les cours d’eau sont disposés sur une ligne allant de Chantonnay à l’Ile d’Olonne. La FDC85 suit donc 19 radeaux.
Ce réseau de radeaux va être renforcé en 2021, par l’ajout de 4 radeaux dans le cadre du PNA, autour de l’ancien élevage de Vison d’Amérique de Landeronde. Par le passé, des individus s’échappaient et il est probable qu’il en persiste dans ce secteur. La crainte est qu’un noyau de population se soit installé et se développe. En plus, un autre réseau de radeaux va venir renforcer le premier et ainsi créer un maillage plus complet. Ces nouveaux radeaux seront disposés dans le secteur Nord-Ouest du département. Ce second réseau est financé dans le cadre de la politique régionale sur les espèces prioritaires.
PERSPECTIVES
- Parmi les bonnes nouvelles pour le Vison d’Europe, une population a été détectée dans les Pyrénées- Atlantiques après 14 ans sans données de présence certaine. Dans le cadre du PNA, un élevage conservatoire a permis la naissance de dix jeunes en 2020 pour la seconde année de mise en place de cette structure. Ces animaux seront, à terme, réintroduits dans leurs milieux naturels pour renforcer les populations sauvages françaises. Enfin, le nouveau PNA 2021-2030 en faveur du Vison d’Europe entre dans sa phase de finalisation et doit permettre de poursuivre les actions en faveur de la sauvegarde de cette espèce.