Le vanneau huppé est un grand voyageur.
CLASSE : Aves
ORDRE : Charadriiformes
FAMILLE : Charadriidae
GENRE : Vanellus
ESPÈCE : Vanellus vanellus
DESCRIPTION DU VANNEAU HUPPÉ
Le mâle adulte a les joues blanches barrées de noir au niveau de l’œil, lui aussi noir. Il possède une longue huppe noire recourbée et l’arrière de la tête est marron. La face et le plastron sont noirs contrastant avec le ventre blanc.
La nuque, le manteau et le dessus des ailes sont vert foncé, avec des reflets bronze et violacés. Le bec est noir et les pattes rougeâtres. Les sous-caudales sont rousses et la queue blanche terminée d’une barre noire. La femelle adulte est comme le mâle adulte, avec toutefois une huppe moins longue et le noir de la face et du plastron terne avec quelques traces blanches. En plumage inter-nuptial, les deux sexes ont le plumage de la face terne et la gorge blanche. Les couvertures alaires ont un motif écailleux ressemblant à celui des jeunes.
La femelle peut se distinguer du mâle non seulement par l’étendue des taches blanches à l’extrémité des ailes, mais aussi par la forme plus « pointue » de cette extrémité.
Chez les jeunes, les sexes sont indiscernables dans la nature. Les juvéniles se distinguent cependant facilement des adultes en plumage nuptial par la présence de liserés clairs sur les couvertures alaires, une huppe très courte, la gorge blanche et le plastron noirâtre avec des liserés clairs.
RÉGIME ALIMENTAIRE
Le vanneau consomme des lombriciens, et une grande variété d’arthropodes (larves et imagos) présents sur le sol, dans la végétation et immédiatement sous la surface du sol. Les proies sont capturées à vue, et il est probable que l’ouïe intervienne également. Occasionnellement, le Vanneau huppé peut manger des graines
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE ET ÉCOLOGIE
Le Vanneau huppé a une aire de reproduction particulièrement étendue, de l’Atlantique à la mer du Japon, principalement entre 50° et 60° N (Carte 1). Les vanneaux fréquentant la France proviennent de toute la partie européenne de cette aire, et marginalement de Sibérie.
Carte 1 : Aire de répartition du Vanneau huppé. En jaune :aire de nidification, en bleu :aire d’hivernage, en vert : aire de nidification + hivernage (source : Wikipedia)
Le nombre de vanneaux d’origine européenne en hiver est estimé entre 5,5 et 9,5 millions (Wetlands International, 2018), dont environ 3,7 millions en France. En période d’hivernage, le Marais breton et le Marais poitevin (dans leurs périmètres globaux), constituent des zones d’hivernage essentielles et privilégiées pour l’espèce. 11 274 individus et 9 360 individus ont été respectivement dénombrés lors du comptage Wetlands de janvier 2018, plaçant ces deux sites parmi les dix plus importants au niveau national (respectivement 5ème et 7ème rang).
L’exigence fondamentale du Vanneau huppé est de disposer d’un milieu ouvert, au relief peu accentué, où le sol soit facile à parcourir. Celui-ci doit donc être nu ou couvert d’une végétation rase et/ou peu dense. Un site est défavorable à l’espèce quand la hauteur de l’herbe y dépasse 15 cm, ou celle des céréales 30 cm. L’inondation ou l’humidité du sol est favorable sans être nécessaire. En période inter-nuptiale, le Vanneau huppé est donc susceptible de satisfaire ses exigences dans une grande variété de milieux (marais, plaines cultivées, grandes prairies, bords d’étangs, etc.), sous réserve que le sol ne soit pas durablement gelé ou enneigé et qu’il soit correctement pourvu en invertébrés. En revanche, en période de reproduction, ses exigences sont plus précises puisqu’il est lié à un site donné pendant cette période. Le choix du site de nid est déterminé par le paysage environnant, la structure de la végétation, la présence d’eau ou d’humidité et la proximité de sites d’alimentation pour les jeunes.
Les sites d’alimentation optimaux sont constitués par des prairies naturelles humides pâturées et des bords de plans d’eau dégagés. La juxtaposition de milieux différents (par exemple, cultures et prairies) peut être favorable à l’élevage des jeunes.
TENDANCE ET MENACES PESANT SUR LE VANNEAU HUPPÉ
La tendance d’évolution du Vanneau huppé est inconnue en Europe orientale, tandis qu’elle est négative dans l’ouest du continent depuis les années 1990. Globalement, elle est jugée stable de 1995 à 2010 par Wetlands International (2018) et négative depuis le début des années 2000 par BirdLife International (2015). La cause principale de la diminution en Europe de l’Ouest depuis les années 1990 est l’intensification de l’agriculture (Trolliet, 2003 ; Schrubb, 2007), en particulier aux Pays-Bas où la densité des vanneaux nicheurs est forte.
La population nicheuse française est en déclin. La Vendée et plus particulièrement le Marais breton constitue le premier site français de nidification du Vanneau huppé, même si les populations nicheuses y ont aussi baissé. La diminution du pâturage extensif au profit d’alternatives plus rentables, le drainage des parcelles (assèchement), l’envoi de l’eau à la mer en période prénuptiale, la monoculture en zones de plaine et bocagère sont autant de facteurs impactant négativement sur les populations nicheuses et hivernantes de vanneaux.
MIEUX CONNAITRE POUR MIEUX PRÉSERVER LES POPULATIONS DE VANNEAUX
La demande sociétale d’une meilleure prise en compte de l’environnement au sens large impose désormais de pouvoir justifier que les prélèvements sur une espèce n’impactent pas durablement celle-ci. Pour cela, il n’y a pas d’autres choix que d’affiner nos connaissances sur l’espèce. Les comptages constituent donc un bon indicateur afin d’estimer le capital. Répétés sur plusieurs années selon un protocole validé scientifiquement, ils permettent de définir des tendances. La connaissance quantitative et qualitative de nos prélèvements est aussi un indicateur incontournable. Si certains suivis peuvent être assurés par n’importe quelle association de protection de la nature, d’autres ne peuvent l’être que par le monde cynégétique. C’est notamment le cas des données concernant les tableaux de chasse et des collectes d’ailes.